Cet article a été soumis dans le cadre du projet Journalisme Citoyen de la Table de quartier Peter-McGill. Veuillez noter que les opinions exprimées dans ces articles ne reflètent pas nécessairement celles de la Table. Le projet vise à faire entendre les voix des résident.e.s et ami.e.s du quartier par des soumissions d’articles, de photos, de vidéos et de balados. Intéressé.e à contribuer? Contactez-nous au benevolat@petermcgill.org!
Si vous suivez les activités du comité Vie de quartier, vous avez peut-être remarqué la publication du communiqué suivant:
« La SAESEM et l’Éco-quartier Peter McGill s’associent avec le comité Vie de quartier/Table de quartier de Peter-McGill et Innovation Jeunes – de la racine à la ville, pour proposer un projet de verdissement de grande envergure dans notre quartier !
Nous unissons notre volonté et nos compétences pour répondre au premier budget participatif de Montréal, qui propose en tout 10 millions de dollars pour réaliser des projets écologiques à dimension sociale.
L’idée que nous soumettons consiste à verdir dans Peter McGill les terrains publics appartenant à la ville, afin d’y créer des parcs et des lieux accueillant des potagers urbains, accessibles à tou.s.tes. L’objectif est de faire de notre quartier un endroit où il fait bon vivre!
Notre candidature a été envoyée ce 8 janvier, elle sera étudiée entre janvier et mai, et c’est en juin que les citoyens pourront voter pour leurs projets favoris.
Nous vous informerons des étapes du processus de vote en temps réel! »
La rédaction du Journal Citoyen s’est entretenue avec Lou Gloanec, Chargée de projets de verdissement et d’agriculture urbaine à l’Éco-quartier Peter-McGill, pour en apprendre davantage sur les origines du projet.
«L’idée de verdir les espaces de notre quartier n’est pas nouvelle», dit-elle, «cela fait plusieurs mois que la Table de quartier tente d’obtenir des fonds pour transformer les lots vacants qui existent dans Peter-McGill». Cette fois, l’objectif du budget participatif étant de diriger les ressources de la ville vers des projets de grande envergure (500 000 $ à 3 million $), il serait possible de verdir la totalité des lots vacants plutôt que de devoir entamer des projets plus limités.
En novembre et décembre dernier, ce sont Viviane Cottle, du Carrefour Jeunesse-Emploi Montréal Centre-ville et Christa Smith-Kingston d’Innovation Jeunes qui ont lancé le sujet de verdissement au comité Vie de Quartier de la Table de quartier Peter-McGill. Ce comité est composé des résidents et organismes communautaires du quartier. Le comité a décidé de poursuivre le projet, en se basant sur une carte des lots vacants dans le quartier, créée par une stagiaire de la Table de quartier Peter-McGill, Amina Khial (2020). Cette carte offre un coup d’œil sur les espaces non utilisés qui sont propriété de la Ville de Montréal, par exemple, ceux qui étaient en cours de travaux qui ont été abandonnés.
Un atelier d’idéation du comité a été organisé sur la plateforme Zoom, réunissant citoyens et organisateurs, dans le but de cerner un objectif pour la proposition au budget participatif. Le consensus – verdir le quartier de manière écologique et inclusive. C’est l’animation et la participation des citoyens qui ont poussé la proposition vers son état actuel, qui inclut des potagers communautaires pour lutter contre l’insécurité alimentaire, tout en rendant l’espace plus agréable. Ainsi, les espaces se verraient verdis autrement, telles des forêts urbaines, mi-sauvages et mi-utilisables pour le jardinage.
Selon Lou, la proposition finale se faufile directement dans les objectifs du budget participatif, c’est-à-dire de s’attaquer aux quatre défis proposés par la ville : (i) lutter et s’adapter aux changements climatiques, (ii) protéger la nature en ville, (iii) produire et consommer autrement, (iv) favoriser la solidarité, l’équité et l’inclusion. Cela lui donne bon espoir que cette proposition soit choisie parmi tant d’autres. De plus, considérant la situation particulière de Ville-Marie qui souffre considérablement plus des îlots de chaleur, relativement aux autres arrondissements de la Ville, les projets de verdissement au centre-ville auront des effets tangibles pour les résident.e.s.
La proposition reste assez générale pour le moment. Lou nous précise que les lots vacants à verdir n’ont pas pu être spécifiés dans la proposition, puisqu’il reste un certain nombre de facteurs à identifier avant de procéder à des plans de verdissement – soit la qualité des sols, leur composition minérale, la possibilité d’excaver le béton, par exemple. L’évaluation de ces facteurs est, pour le moment, trop dispendieuse pour les groupes communautaires impliqués. Une première partie des fonds du budget participatif devrait donc servir à ces fins avant de procéder.
En terminant notre courte entrevue, Lou s’assure d’inculquer une des valeurs fondamentales du projet de verdissement : la participation citoyenne. Au final, ce sont les citoyen.enne.s eux-mêmes qui pourront voter sur l’allocation des fonds du budget participatif – une première pour les Montréalais!