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Entrevue pour la Journée internationale des droits de la Femme BY: Cheimaa Zouggar

Entrevue dans le cadre de la Journée internationale des droits de la Femme

par Cheimaa Zouggar

Cet article a été soumis dans le cadre du projet Journalisme Citoyen de la Table de quartier Peter-McGill. Veuillez noter que les opinions exprimées dans ces articles ne reflètent pas nécessairement celles de la Table. Le projet vise à faire entendre les voix des résident.e.s et ami.e.s du quartier par des soumissions d’articles, de photos, de vidéos et de balados. Intéressé.e à contribuer? Contactez-nous au benevolat@petermcgill.org

Le 8 mars célèbre la Journée internationale des droits des femmes. Au cours du 20e siècle, les femmes se sont rassemblées lors de manifestations afin de revendiquer un droit de vote, une rémunération équitable, de meilleures conditions de travail et plus encore. Ses évènements ont été bénéfiques, car aujourd’hui en Amérique du Nord, les femmes bénéficient de plusieurs droits ayant été réclamés par le passé. Dans le cadre de cette journée, nous avons interrogé Sabine Philippidès, agente de milieu auprès des familles ainsi que mère de deux enfants, sur les réalités que les femmes, spécialement les mamans, vivent au quotidien dans le quartier Peter-McGill.

C.Z. – Peux-tu nous parler un peu du métier d’agente de milieu famille?

S.P. – Comme le titre le dit, je travaille auprès des familles du quartier Peter-McGill. Ce rôle me permet de rencontrer les familles du quartier pour faire leur connaissance et m’informer sur leurs besoins. De ce fait, je peux agir à titre de référence auprès des foyers pour leur permettre d’entrer en relation avec des organismes ou des personnes qui pourront répondre à leurs requêtes. J’apporte du soutien également aux familles issues de l’immigration qui, dans certains cas, peuvent rencontrer des difficultés langagières avec l’apprentissage de la langue française et anglaise.

C.Z. – Quel est le contexte actuel des femmes (mamans) que tu côtoies régulièrement ?

S.P. – Plusieurs femmes du quartier ont des enfants en bas âge. Il arrive souvent de rencontrer des mamans en congé de maternité et des mamans qui pensent retourner sur le marché du travail. Elles ont souvent besoin de soutien et d’outils pour réintégrer le marché de l’emploi dans un nouveau pays ou bien réorienter leur carrière. Il est vrai que ce que je vois aujourd’hui, ce sont des femmes qui s’occupent principalement de leurs enfants à la maison. Cependant, la pandémie a eu un impact positif pour plusieurs mamans, car elles ont eu l’opportunité de suivre des cours de francisation en ligne. L’apprentissage de la langue française peut aider certaines d’entre elles à vaincre certaines barrières qu’elles peuvent rencontrer, et sortir davantage du domicile.

C.Z. – Quelle est la réalité de ces femmes plus précisément?

S.P. – Beaucoup de femmes issues de l’immigration restent ancrées dans leur culture et leurs traditions. C’est donc la maman qui porte l’enfant, qui lui donne naissance et qui s’occupe de l’enfant la majorité du temps. Le papa est encore vu comme la personne qui doit subvenir aux besoins matériels de la famille. Dans cette situation, la femme met en pause certaines de ses activités afin de s’occuper de son enfant. On remarque tout de même un léger changement, car certains pères de famille prennent le temps de récupérer leur enfant à la garderie et d’organiser des activités avec celui-ci.

C.Z. – Les femmes ont-elles leur place dans le quartier ou sont-elles mises à l’écart ? (Par exemple, aux évènements qui peuvent avoir lieu dans le quartier). 

S.P. Les événements du quartier sont ouverts à tous et prônent l’inclusion. Il n’y a aucune barrière pour les femmes et les mamans qui veulent assister à des activités. Toutefois, un problème de langage empêche certaines femmes issues de l’immigration de participer à certaines des activités, car elles ont un niveau de base en français. De ce fait, elles peuvent se sentir moins à l’aise d’assister à certains événements. Toutefois, il y a une remarquable entraide entre les mamans qui maîtrisent le français et celles qui le maîtrisent moins, elles servent de traductrice pour inclure davantage les femmes plus isolées par la barrière langagière.

C.Z. – À ton avis un homme peut‐il être féministe ?

S.P. – Un homme et/ou un père peut soutenir sa femme et ses enfants pour qu’ils ne subissent pas de discrimination de genre et de sexe dans leur vie au quotidien. Il peut partager la vie quotidienne de sa conjointe afin de l’aider à effectuer des tâches. En ce sens, je crois qu’un homme peut être féministe, oui.

C.Z. – Quelles astuces donnerais-tu aux femmes pour lutter contre les inégalités et les oppressions qu’elles peuvent vivre ?

S.P. – Je conseille à toutes les femmes de :

  • Rejoindre les services à leur disposition en cas de besoin et entrer en contact avec le plus de monde possible dans le quartier. 
  • Participer à des activités du quartier et ne pas rester cloîtrée à la maison tous les jours.
  • Participer à l’organisation d’activités, par exemple s’engager dans le bénévolat.
  • Prendre sa place dans le quartier et dans la société.

C.Z. – Un monde qui ne tient pas compte des genres pourrait-il exister ? (Voir les personnes en tant qu’être humain et au lieu de leur donner des étiquettes comme homme ou femme).

S.P. – Nous n’y sommes pas encore, car nous avons tous tendance à encore faire des actions qui continuent à faire vivre certains clichés de genre, par exemple, associer la couleur rose aux filles et associer la couleur bleue aux garçons. Nous devons faire des efforts collectivement pour diminuer ses “clichés” voire même les arrêter.

C.Z. – Quelles sont les ressources offertes pour les femmes dans le quartier ? En ont-elles suffisamment? 

S.P. – Les ressources pour les familles sont beaucoup utilisées par les femmes. Voici certaines ressources : 

Pour les étudiantes, je vous encourage à vous impliquer dans vos associations étudiantes. 

Pour d’autres ressources ou questions, vous pouvez contacter Alice Boisvert via son email aboisvert@cjemontreal.org. Elle pourra vous référer aux ressources pertinentes au besoin. 

La Journée internationale des droits des femmes nous rappelle les changements positifs apportés par les femmes qui ont lutté afin d’obtenir des droits et de cesser les inégalités de genre. Pendant la durée de cette entrevue, Sabine a su nous partager ses connaissances en ce qui concerne les réalités actuelles des femmes et des mamans qui habitent le quartier Peter-McGill. Ses astuces peuvent être appliquées par toutes les personnes qui y montrent de l’intérêt.