-->

Manifestation : Royal Vic pour le bien public.

Cet article était écrit dans le cadre du projet Journalisme Citoyen de la Table de quartier Peter-McGill. S’il vous plait, notez que les opinions exprimées dans ces articles ne reflètent pas nécessairement celles de la Table. Le projet vise à faire entendre les voix des résident-es, étudiant-es et ami-es du quartier par des articles, photos, vidéos et balados. Vous êtes intéressé à contribuer? Contactez-nous au benevolat@petermcgill.org!

Manifestation le 4 septembre 2020 à 17 :00 : Royal Vic pour le bien public.

Une cinquantaine de personnes, de tous sexes, de tous âges, de tous milieux sociaux se sont réunies devant l’Hôpital Royal-Victoria en ce vendredi après-midi.  La grande majorité a déjà son masque. Pour ceux qui n’en ont pas, une dame en donne. Le temps est pluvieux, ce qui ne réduit en rien l’enthousiasme ambiant. Plusieurs cartons, de nombreux slogans, dont le plus populaire, qui est en même temps le titre de la manifestation : « Royal Vic pour le bien public ». La manifestation porte sur le refus de privatiser 3 sites historiques du quartier : L’hôpital Royal-Victoria, l’Hôtel-Dieu, l’Institut des Sourdes.

Après un petit discours d’ouverture, le petit groupe s’est mis en marche à 17 :20 dans l’Avenue des Pins, escorté par les voitures de police, et animé des chants et slogans prononcés durant la marche, tels que : « Pas de condo dans mon quartier, pas de quartier pour les condos ».   Le groupe s’est retrouvé au parc du coin sud-est de l’Avenue des Pins et de l’Avenue du Parc. Là, plusieurs personnes ont fait un discours. Une interprète des signes était présente. 

  1. Une porte-parole du Comité Logement du Plateau nous a mentionné les faits suivants : À Montréal, 1.5% des logements sont disponibles à la location, ce qui est déjà peu, mais dans le Plateau Mont-Royal, ce taux descend à 0.8%. Pour un logement dont le bail est 800$ à Montréal, celui-ci augmente à 1005$ dans le Plateau. En 5 ans, les demandes de consultation des locataires pour s’opposer aux reprises de paiement ont augmenté de 200%. Le 1er septembre, 107 ménages dont le bail se terminait le 1er juillet n’avaient toujours pas trouvé de nouveau logement, comparativement à 17 l’an passé.   Tous ces exemples montrent que le mot d’ordre est : « Revendiquons les logements sociaux ».
  2. Un porte-parole de Communauté Saint-Urbain nous a d’abord invités à revenir en ce même endroit le 21 septembre à 11 :00 lorsque ce parc sera renommé en l’honneur d’une militante de la première heure de l’Hôtel-Dieu. Il nous a ensuite rappelé que lors des élections provinciales en 2018, la CAQ avait promis d’examiner la question de la conversion de l’Hôtel-Dieu en logements sociaux; cependant, avec l’arrivée prévue de la 2e vague de la COVID-19, cet hôpital sera utilisé pour les soins médicaux. Par conséquent, ce n’est pas avant 2022 que cette question sera prise en considération. Mais le porte-parole insiste pour dire que ce n’est pas une raison de baisser les bras.
  3. Dans un discours à saveur politique, Andrés Fontecilla, député de Québec Solidaire, a mentionné que « Nos quartiers subissent des pressions énormes vers la gentrification ». Il a également rappelé que, n’eût été la résistance de la population dans les années 1970, tout le quartier serait aujourd’hui comme la tour de La Cité. Ce que veut son parti, c’est pouvoir accueillir toutes les populations dans ce quartier : les autochtones, les immigrants, les sans-abris. « On doit forcer le gouvernement à nous écouter, à nous consulter ».
  4. La députée de Westmount-St-Louis, Jennifer Maccarone, a abondé dans le même sens que son collègue de Québec Solidaire. Elle a décrit son histoire personnelle reliée à celle de l’hôpital Royal Victoria pour illustrer à quel point les revendications d’aujourd’hui lui tiennent à cœur.   

Les discours ont été suivis d’une chanson entonnée par une chorale enthousiaste joyeusement soutenue par le public. Enfin, vers 18 :00, les participants ont été invités à reprendre la marche jusqu’au bout de l’Avenue des Pins.

En somme, une bonne rencontre joyeuse et bon enfant, sans aucun incident, dans le respect des règles de distanciation et des bonnes manières.

Durant la marche, j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec Brenda Fewster du comité Vétéran.e.s sans abri, qui était contente de savoir que la manifestation, de même que ses revendications, feraient l’objet d’un article. Si le premier objectif (la manifestation) est couvert, le deuxième (ses revendications) fera l’objet d’un article ultérieur après rencontres plus approfondies avec cette Brenda.

Philippe Finès