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Compte-rendu: Café Discussion « Î(Lots) de Nature », par Philippe Finès

Cet article a été soumis dans le cadre du projet Journalisme Citoyen de la Table de quartier Peter-McGill. Veuillez noter que les opinions exprimées dans ces articles ne reflètent pas nécessairement celles de la Table. Le projet vise à faire entendre les voix des résident.e.s et ami.e.s du quartier par des soumissions d’articles, de photos, de vidéos et de balados. Intéressé.e à contribuer? Contactez-nous au benevolat@petermcgill.org!

Le 3 mars dernier a eu lieu un café-discussion concernant les espaces verts dans Peter-McGill. Cette rencontre virtuelle peut se décrire comme une pièce de théâtre en 3 actes. 

D’abord, le décor. Comme il s’agissait d’une rencontre virtuelle avec Zoom, on aurait pu s’attendre aux inconvénients que l’on retrouve d’habitude avec ce genre de rencontre: connexion défectueuse, problèmes de micros ou de caméras, etc. Cependant aucun problème n’est arrivé.  Il faut dire que le maître de cérémonie, Andrew Faber, a très bien dirigé la rencontre et a su garder l’attention et l’intérêt de tout le monde jusqu’à la fin.  Il y avait en tout environ 40 personnes dans l’auditoire – plus de femmes que d’hommes, sans doute autant de francophones que d’anglophones.  Toutes les strates d’âge étaient représentées.

Au premier acte, Lou Gloanec, du Comité Vie de quartier de Peter-McGill, a présenté le projet « (Î)lots de nature – From forgotten lot to green spot ».  Ce projet a pour but de « Lutter contre les îlots de chaleur urbains, Créer des poumons verts dans le centre-ville de Montréal, Lutter contre l’insécurité alimentaire et Démocratiser l’agriculture urbaine et l’aménagement d’espaces publics ». Pour ce faire, le projet propose de convertir en espaces verts de nombreux endroits de Peter-McGill qui ne sont pas très bien exploités présentement.  Certains des lots proposés sont relativement petits mais cela n’empêche pas les proposeurs du projet d’y voir de belles occasions de les transformer en jardins d’agriculture urbaine, en coins ombragés ou en parcs. L’équipe de Lou a répertorié une foule de coins dans tout le quartier Peter-McGill potentiellement transformables en espaces verts, en particulier les rues Saint-Mathieu, Summerhill, Saint-Jacques et Saint-Antoine de même que The Boulevard.

Au deuxième acte sont entrées en scène les deux principales protagonistes de la rencontre : la conseillère municipale Cathy Wong (cathy.wong@montreal.ca) et la députée provinciale (Westmount – Saint-Louis) Jennifer Maccarone (jennifer.Maccarone.WSL@assnat.qc.ca).  Elles ont d’abord été invitées par le maître de cérémonie à commenter le projet présenté au premier acte, puis à répondre aux nombreuses questions du public.  Malgré le caractère contraignant du format du café-discussion, elles ont fait toutes leurs interventions en français et en anglais par respect pour le public.

  • Cathy a expliqué qu’elle habite le quartier depuis maintenant 3 ans, ce qui lui a permis de le visiter de fond en comble. Avant même la pandémie, plusieurs projets d’aménagement de l’espace urbain avaient déjà été identifiés, tels que le parc Percy-Walters et l’école sur le site du Grand Séminaire des Sulpiciens (au coin de Atwater et Sherbrooke).  Elle est très volubile, maîtrise ses dossiers à fond et est très détaillée dans ses interventions. Elle a beaucoup insisté sur le fait que les projets d’espaces verts lui tiennent beaucoup à cœur.  Elle a également mentionné que pour plusieurs dossiers, la ville de Montréal n’est pas la seule impliquée et requiert la collaboration des promoteurs et du Gouvernement du Québec.
  • Jennifer a réitéré la priorité des espaces verts à Montréal pour le Gouvernement du Québec tout en précisant qu’elle contacte ses collègues ministres pour faire avancer les projets. En particulier, elle a déploré le fait qu’en ce qui concerne le site des Sulpiciens, le ministre de l’éducation (M. Jean-François Roberge) n’avait pas de nouvelles encourageantes à donner pour l’instant. Cependant, comme le dit Jennifer, les sommes prévues pour le centre de services scolaires sont déjà planifiées dans le budget, ce qui est bon signe.

Les questions du public portaient sur des points précis sur les espaces verts de même que sur des sujets voisins tels que la sécurité alimentaire et l’itinérance.  On a également parlé de l’obligation ou non pour les promoteurs d’inclure des espaces verts dans leurs nouveaux développements.  Comme on le voit, la question des espaces verts est plus vaste qu’à première vue : il s’agit de développer des milieux de vie qui tiennent compte de tous les aspects sociaux et communautaires.

Ce deuxième acte s’est terminé avec l’inventaire par Cathy Wong des principaux projets d’espaces verts sur lesquels travaille la ville de Montréal présentement :

  • Le parc Henri-Dunant, le parc Toe-Blake, le centre culturel et communautaire Sanaaq (à proximité du Square-Cabot)
  • La rue Victor-Hugo
  • Le parc Percy-Walters
  • Le parc Ville-Marie (qui longe l’autoroute Ville-Marie) : des installations temporaires sont prévues dès cet été.

Au troisième acte, Christa Smith, du Comité Vie de quartier a décrit les 5 moyens par lesquels un résident du quartier peut s’impliquer :

  • Participer au vote du projet « (Î)lots de nature – From forgotten lot to green spot » si un vote est nécessaire;
  • Faire du bénévolat au Comité Vie de Quartier Peter-McGill (s’adresser au : benevolatpetermcgill@gmail.com). Je peux témoigner que c’est une expérience enrichissante!
  • Répondre aux questions que l’on recevra par courriel concernant les espaces verts et d’autres thèmes;
  • Partager avec les voisins et amis ce que l’on a appris sur les espaces verts dans Peter-McGill;
  • Être présent dans les cafés-discussion (comme aujourd’hui).

En un mot, cette rencontre s’est très bien déroulée et tout le monde en est ressorti informé et encouragé pour la suite des choses.  Enfin, pas tout à fait : le grand perdant dans cette soirée, c’est …l’Université Concordia qui reste toujours – malgré les négociations intenses – opposée à l’idée de rendre disponible son site des Sœurs grises.  Un beau grand parc pourrait servir à beaucoup de choses, tout en permettant de respecter la distanciation.  Ce refus désole fortement Cathy Wong.  Une intervenante a même ajouté que l’université préférait garder ce site à l’usage aux étudiants, même durant le plus fort de la pandémie, alors qu’aucun étudiant n’était présent!  Quel manque de savoir-vivre corporatif!  Espérons tous qu’une meilleure collaboration aura lieu à l’avenir!

Philippe Finès