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Mobilité dans la ville: La situation de Peter-McGill PAR : Martin Paraire

par Martin Paraire

Cet article a été soumis dans le cadre du projet Journalisme Citoyen de la Table de quartier Peter-McGill. Veuillez noter que les opinions exprimées dans ces articles ne reflètent pas nécessairement celles de la Table. Le projet vise à faire entendre les voix des résident.e.s et ami.e.s du quartier par des soumissions d’articles, de photos, de vidéos et de balados. Intéressé.e à contribuer? Contactez-nous au benevolat@petermcgill.org!

Le transport constitue une grande part d’une journée ordinaire de travail. En particulier, en ces temps où les coûts de l’énergie connaissent une hausse importante, des solutions de rechange aux voitures individuelles sont de plus en plus appréciées. Les villes ont toujours cherché à se rendre plus accessibles, en particulier pour le transport motorisé. Maintenant, toute stratégie urbaine met l’emphase sur des moyens de transport qui nous libèrent de l’automobile, et le district Peter-McGill va vraisemblablement suivre la tendance.
 
Cependant, Montréal et le district de Peter-McGill ne reflètent pas l’importance croissante des moyens de transport de rechange: à cause des tendances historiques et des circonstances climatiques, le district tire de l’arrière dans la transition, ralenti encore plus par le fait que les axes de transport sont conçus pour déplacer les travailleurs provenant de l’extérieur du district.
 
Historiquement, Montréal a rejeté tous les tramways après 1945 et a choisi le métro d’influence totalement parisienne que l’on connaît aujourd’hui. Même si ce projet a permis de gagner de la surface au sol afin de construire en hauteur, il a à l’inverse isolé plusieurs voisinages du transport ferroviaire urbain.
Tramway Montréal (1920)
Le district Peter-McGill a perdu les connexions qui permettaient aux résidents de se déplacer dans le voisinage et les autres zones desservies par le transport collectif de Montréal. 
 
Dans la structure actuelle du transport public souterrain, Peter-McGill a cinq stations de métros: quatre sur la ligne verte et une sur la ligne orange. Cependant, les stations de métro servent uniquement à se déplacer à travers le district, et non pas dans la communauté. Comme résultat, la plupart des habitants vivent à plus de 500 m d’une station de métro, la norme européenne habituelle.
Stations de métro de Peter-McGill et leurs environs

Néanmoins, les autobus – qui sont, pour plusieurs, le symbole de tout ce qui est lent – sont la clé du système de transport dans le district:
Alors que le district n’est pas bien équipé en métro, les circuits d’autobus compensent pour le manque de transport souterrain, à la fois pour se déplacer dans le district et entre les districts.

Circuits et arrêts d'autobus dans Peter-McGill

Une planification ingénieuse du transport public dans la ville a permis de placer la plupart des circuits d’autobus près des stations de métro pour faciliter la transition entre ces deux moyens de transport. Cependant, la densité du transport public montre que la partie sud du district est mieux desservie que la partie nord.

Densité des transports publics dans Peter-McGill

Cependant, les solutions de rechange de transport individuelles ne sont pas très abondantes dans le district, et elles ne rendent pas non plus le reste du district très accessible ni facile à contourner:

Le district souffre d’un déficit en matière de pistes cyclables; seulement deux grandes voies cyclables le traversent horizontalement, alors que les autres servent simplement à des fins récréatives sur le Mont-Royal. Même si on peut penser que ces voies cyclables servent à traverser le district en venant du Plateau ou des autres parties de Ville-Marie, elles ne permettent pas de voyager rapidement à l’intérieur du district.

De plus, le compte des déplacements en bicyclettes montre qu’il y a un grand nombre de cyclistes seulement en été, et les plus fortes fréquences sont observées entre mai et septembre.  Les températures hivernales expliquent pourquoi les Montréalais et Montréalaises n’utilisent pas la bicyclette toute l’année et préfèrent la voiture en hiver.  C’est pourquoi les résidents de Peter-McGill se fient surtout à la marche pour se déplacer dans le district.

Cyclistes dans Peter-McGill

Par conséquent, la situation du transport dans Peter-McGill révèle une macro-conception redondante pour tous les types de transport: les solutions de rechange à la voiture dans le district ont pour but de permettre un passage fluide dans le district, surtout pour les travailleurs quotidiens.

Même si de telles conceptions réduisent le fardeau des voitures dans les rues du district, elles privent les résidents d’un moyen de transport rapide et fiable pour se déplacer dans le district.  Même si la taille du district n’empêche pas les résidents d’y circuler, il reste que ce manque de moyens de transport peut empêcher d’accéder facilement à certains coins du district, surtout dans la partie nord.

Même si la construction de nouvelles stations ou lignes de métros est dans les cartons du gouvernement actuel de la ville, il n’est pas prévu qu’elles passeront dans le district Peter-McGill.  La construction du métro est une aventure titanesque et onéreuse et n’est pas une solution à court terme.  Par contre, suivant le modèle observé dans des pays du nord de l’Europe, l’adaptation de la ville pour les cyclistes en hiver de même que l’ouverture de nouvelles pistes cyclables pourraient être des solutions intéressantes à ce problème continu.