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Pollution de l’air dans le quartier Peter McGill : une préoccupation citoyenne

Pollution de l'air dans le quartier Peter McGill : une préoccupation citoyenne

par Martin Paraire

Cet article a été soumis dans le cadre du projet Journalisme Citoyen de la Table de quartier Peter-McGill. Veuillez noter que les opinions exprimées dans ces articles ne reflètent pas nécessairement celles de la Table. Le projet vise à faire entendre les voix des résident.e.s et ami.e.s du quartier par des soumissions d’articles, de photos, de vidéos et de balados. Intéressé.e à contribuer? Contactez-nous au benevolat@petermcgill.org!

La pollution de l’air est un terme gravé depuis longtemps dans la psyché commune. Les professionnels de la santé l’ont analysée, les entrepreneurs et  politiciens locaux et nationaux ont promis de la réduire et elle est toujours redoutée par les habitants des grandes métropoles.

Bien que notre quartier ne soit pas très souvent soumis à la menace du smog, la pollution de l’air n’a pas besoin d’atteindre des niveaux très alarmants pour affecter les habitants. La pollution résulte en fait d’une combinaison  mystérieuse de gaz toxiques et de particules qui s’infiltrent dans nos corps et nos cerveaux et les endommagent.

Différentes unités de mesure permettent de suivre les niveaux de pollution dans les quartiers, à la fois en termes de qualité générale de l’air et de quantité de polluants spécifiques tels que le dioxyde d’azote, l’ozone et les particules atmosphériques. Selon la réglementation de la Ville de Montréal, un IQA (Indice de la qualité de l’air) de 26 est considéré comme le seuil de qualité de l’air acceptable, tandis qu’un IQA de 50 est jugé malsain.

Air pollution reported each hours, each day for three months.

Au cours des quatre derniers mois, chaque premier jour du mois, l’indice moyen de la qualité de l’air a dépassé largement 60 IQA. De tels niveaux de pollution mettent en danger le bien-être des habitants du quartier, d’autant plus que ces niveaux reviennent régulièrement tout au long du mois. En observant l’IQA horaire dans le centre-ville, de nombreux échantillons  indiquent une bonne qualité de l’air. Néanmoins, les échantillons de niveau acceptable sont souvent accompagnés d’un nombre non négligeable de niveaux dangereux. À de nombreuses reprises, la pollution de l’air dépasse les limites acceptables de qualité de l’air. Les conditions particulières au sein de cet échantillon montrent une dangerosité élevée le premier jour du mois (1er janvier 2022) en raison du smog hivernal. indicate good air quality. Nevertheless, acceptable level samples equal good ones and are paralleled by a non-negligible number of unhealthy levels. On numerous occasions, air pollution passes above acceptable pollutant air quality limits. Particular conditions within this sample show great value on the first day of the month due to winter smog on January 1st, 2022.

En analysant les concentrations spécifiques de polluants dans l’air, nous voyons également de nombreuses particules aérosols atmosphériques dans les divers quartiers. Bien que les concentrations de dioxyde d’azote et d’ozone n’indiquent pas de niveaux préoccupants, la concentration en particules aérosols atmosphériques est dommageable à partir de 12 IQA.

Chercher le coupable d’une mauvaise qualité de l’air n’est vraiment pas difficile à trouver : les grandes rues ou avenues qui traversent  le quartier comme les rues  Sherbrooke ou Sainte-Catherine, perpendiculaires à la rue Peel ou encore l’avenue du Parc. Ces rues sont soumises à un défilé continu de véhicules, petits et grands qui assurent les transports nécessaires au bon fonctionnement du centre-ville, mais leur consommation excessive de carburant conduit à une production substantielle d’azote et de fines particules en suspension dans l’air. En outre, les véhicules électriques ou les métros qui circulent sous terre ne sont pas étrangers à la pollution de l’air de notre  quartier. En effet, les frottements des freins provoquent aussi l’émission de particules aérosols et affectent la qualité de l’air que nous respirons. Il faut aussi mentionner d’autres sources de pollution telles que la construction effrénée de grandes tours à bureaux et à condominiums.

L’ampleur de toutes ces activités dans le quartier rend la pollution inévitable, mais cela ne doit pas être une justification pour faire toujours reporter ou retarder les plans potentiels qui empêcheraient d’exposer les citoyens à un air malsain. Pour lutter contre la pollution de l’air, les solutions ne manquent pas et chaque remède doit composer avec une interaction complexe entre les conditions naturelles et celles créées par l’humain. Un facteur capable d’augmenter la pollution d’air dans Peter-McGill serait le manque d’espaces verts. Même si l’on compte 44 espaces verts dans le secteur, si l’on exclut le parc du Mont-Royal (220 hectares)  et son cimetière (66 hectares), le district compte seulement 16,157 hectares d’espaces verts.

Espaces verts incluant le parc du Mont-Royal
Espaces verts excluant le parc du Mont-Royal

Donc, en retirant le Parc du Mont-Royal et son cimetière, la densité de vert se trouve à 0,5 hectares/1000 habitants, un score très bas considérant les recommandations du gouvernement du Québec, soit de 5,5 hectares/1000 habitants. 

Une solution serait de promouvoir les espaces verts publics. Cependant, le manque d’espaces non construits diminue la chance d’utilisation d’espaces pour de nouveaux parcs. C’est pourquoi d’autres options pourraient être envisagées telles que des toits verts ainsi que l’aménagement des espaces de stationnement en terrasses.