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L’itinérance n’est pas un choix

Cet article a été soumis dans le cadre du projet Journalisme Citoyen de la Table de quartier Peter-McGill. Veuillez noter que les opinions exprimées dans ces articles ne reflètent pas nécessairement celles de la Table. Le projet vise à faire entendre les voix des résident.e.s et ami.e.s du quartier par des soumissions d’articles, de photos, de vidéos et de balados. Intéressé.e à contribuer? Contactez-nous à mobilisation@cjemontreal.org!

À Montréal, c’est près de 3 149 personnes qui vivent en situation d’itinérance, et ce, dans de piètres conditions de vie. Ce chiffre ne peut cependant pas mesurer toute l’ampleur du phénomène. L’itinérance cachée, ou invisible est en effet difficile à mesurer: il s’agit des gens qui ne font pas recours à des hébergements d’urgence ou qui ne sont pas à la rue mais peuvent par exemple dormir dans leur voiture, chez un ami ou vivre dans un logement temporaire. Lorsque l’on parle d’itinérance visible, il faut en distinguer deux types: l’itinérance de rue, perceptible au quotidien lorsque l’on marche dans les rues de Montréal et l’itinérance hébergée qui concerne les structures d’urgence ou transitoires. Selon les statistiques gouvernementales, les populations les plus touchées et surreprésentées par le phénomène sont les personnes issues des communautés autochtones et les personnes s’identifiant aux communautés LGBTQIA+, soit des personnes vivant déjà de la discrimination systémique. (Ministère de la Santé et des Services Sociaux : 2022) La crise du logement à Montréal et la pandémie n’ont fait que renforcer l’itinérance. Il est primordial de se pencher sur cette question brûlante, et à notre niveau, aider du mieux que l’on peut à réduire le phénomène. 

L'itinérance n'est pas un choix

Dehors, le ventre vide et un verre de styromousse à la main. Nous avons tous déjà croisé une personne qui demandait la charité, mais qu’avons-nous fait? Détourné le regard? Changé de trottoir? Fait semblant de fouiller dans nos poches? Nous réagissons de cette façon pour ignorer le problème, car n’est-ce pas plus facile ainsi? Ce n’est pas beau de voir quelqu’un les cheveux en pagaille, les vêtements rapiécés, couchés sur un banc qui lui fait office de lit. Cette vision peut générer différentes réactions chez chacun, que ce soit du dégoût, de la compassion ou de la tristesse. Le point commun est, toutefois, que cette situation ne nous laisse pas indifférents, car elle est considérée comme hors norme dans notre société occidentale et capitaliste. La personne qui dort près de la station de métro et qui n’a pas les ressources financières pour se payer un bon repas chaud et mettre un toit sur sa tête n’est pourtant pas un extraterrestre. C’est un humain comme vous et moi. Sa situation précaire n’est pas un choix mais découle bien d’une suite d’événements malheureux que ce soit un décès d’un proche, des épisodes de violence domestique ou encore un décrochage scolaire. Sans être les seules causes, ces exemples montrent bien que l’itinérance s’impose d’elle-même plus souvent qu’autre chose. La vérité est que personne n’est à l’abri, puisque nous sommes impuissants face à la roue de fortune de la vie. Tout ce que nous pouvons faire ou plutôt, ce que nous devrions faire, c’est se serrer les coudes et faire preuve d’humanité. La prochaine fois qu’une personne vous tend son verre pour des sous, arrêtez-vous pour lui parler, faites-lui don de votre change et d’un peu de votre temps. Vous verrez que faire son devoir en tant humain contribue à la fois au bien de l’autre et au nôtre.

Le comité en soutien à l’Accueil Bonneau 

Des Questions?

Si vous avez la moindre question sur le sujet de l’itinérance, vous pouvez appeler le 211. Si vous rencontrez une personne sans-abri dont la vie semble menacée, veuillez appeler le 911. 


Références

L’Itinérance au Québec-Deuxième portrait, https://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/document-003477/, Ministère de la Santé et des Services Sociaux, Gouvernement du Québec, 2022. 

La face cachée de l’itinérance, https://www.centraide-mtl.org/blogue/la-face-cachee-de-litinerance/, Centraide du Grand Montréal, 2022