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Ma découverte du Peel Street Cinema

 

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Ma découverte du Peel Street Cinéma

par Nour Desrousseaux

« The Funeral de Junzo Itami commencera à 19h », peut-on lire sur l’une des publications Instagram rouges vibrantes du Peel Street Cinema. Je regarde à peine le synopsis sur le web, puisque je sais que je peux leur faire confiance. La programmation est toujours de qualité. Je prends mon manteau et commence mon ascension vers le 3475 rue Peel.

Tous les jeudis, je m’accorde une pause loin du monde. Je me retrouve alors toutes les semaines dans cette salle obscure aux sièges légèrement inconfortables. Je prends place au milieu de mes complices de ce soir, sans oublier mon cornet de popcorn généreusement garni. Le plus souvent, je l’engloutis tout juste avant le film, pendant les fameuses dix minutes d’attente habituelles.  Ce cinéma anticipe si bien ses client.e.s « fashionably late » !  Et puis vient le moment tant attendu, les lumières s’éteignent et nous pouvons enfin nous plonger dans le film. Depuis que j’ai découvert le Peel Street Cinema, je n’ai jamais été déçue et je crois que mes voisins non plus. Je mesure le retentissement à la suspension du popcorn devant nos bouches. Lorsque l’émotion est trop forte, le « crounch-crounch » des spectateurs et spectatrices s’interrompt. À l’inverse lors des moments plus paisibles, ce bruit familier reprend presque aussitôt. 

Lors de la projection de La Haine de Mathieu Kassovitz, la salle était tellement pleine que j’ai dû regarder le film assis sur un accoudoir. Certain.e.s individus, moins chanceux, se sont contentés du mur comme appui.  Ce soir-là, je crois que personne n’aurait cédé son siège. Même si la tension du film me nouait le ventre, je sentais tout de même la joie montée en moi. La joie d’avoir enfin trouvé ma communauté de cinéphiles McGillois. Habituée à avoir des voisin.e.s de bancs plutôt âgé.e.s, je me sentais pousser des ailes. À l’abri du froid hivernal, je pourrais rester des heures dans ce petit cinéma tant je m’y sens bien… mais bientôt le générique défile et m’annonce qu’il est déjà temps de partir. 


Je tente en vain de prolonger ce sentiment si particulier de l’après-film. C’est peut-être bien la raison principale pour laquelle j’aime le cinéma : je me retrouve partagée entre le monde de l’écran et celui de la vie réelle.  Je finis enfin par quitter le lieu et prolonger ma sortie par une promenade avant de rentrer chez moi. Il y a quelque chose d’unique à se retrouver dans les rues sans y être encore tout à fait. Je savoure ce moment de pur silence et de sensibilité avant de retourner pour de bon à la vie réelle. Mais rien n’est perdu, je sais que je le retrouverai encore une fois jeudi prochain au Peel Street Cinema.

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